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Confinement et environnement
Article mis en ligne le 27 avril 2020
dernière modification le 21 mars 2021

par Orianne Debatty

Bonjour à tous,
J’espère que vous avez passé un bon week-end !

On entend beaucoup dire que le confinement a pour conséquence de réduire la pollution, du fait de la réduction de notre activité (usines, transports, etc.), et aussi de permettre à la nature de reprendre ses droits. Nous allons donc nous intéresser aux questions écologiques.

I / Les aspects positifs du confinement sur l’environnement
1) Amélioration de la qualité de l’air et de l’eau
Les concentrations de dioxyde d’azote chutent partout, même dans les grandes villes comme Paris, Madrid ou Rome, comme l’atteste l’Agence Spatiale Européenne. Regardez ces comparaisons d’images, faites par le satellite d’observation de l’environnement Sentinel-5 Precursor, à un an ou quelques mois d’intervalle en France, dans la vallée du Pô (Italie) et à Wuhan (Chine).

A Paris, après seulement quelques jours de confinement, la qualité de l’air a été améliorée de 20 à 30%.
La qualité de l’eau s’améliore aussi, comme à Venise où les eaux redeviennent transparentes, grâce à l’arrêt du tourisme. Les habitants ont même vu des poissons dans les canaux.

Autre bonne nouvelle : les émissions de CO2, l’un des gaz à effet de serre responsable du changement climatique, ont elles aussi baissé, selon Airparif.

Pour les particules fines, la réduction est moins nette, parce qu’elles sont issues de différentes sources, et certaines activités émettrices n’ont pas baissé, notamment l’agriculture et, dans une moindre mesure le chauffage résidentiel (la période a été relativement chaude). Ce beau temps printanier a d’ailleurs tendance à piéger les particules fines comme sous un couvercle d’air chaud.

2) Retour de certaines espèces et meilleure reproduction
Pour Romain Julliard (directeur de recherche au Centre d’Écologie et des Sciences de la Conservation) "notre attention à la nature change : les personnes confinées réalisent à quel point la nature leur manque".

Si nous avons tendance à davantage entendre les oiseaux chanter depuis la semaine dernière, c’est aussi parce que nous y sommes plus attentifs.
Jérôme Sueur, éco-acousticien au Muséum National d’Histoire Naturelle, parle d’une « détoxication » sonore. En temps normal (hors confinement), les bruits causés par l’activité humaine interfèrent avec les bruits des animaux. Or, leurs cris ont souvent des fonctions vitales : signifier qu’ils sont prêts à se reproduire, avertir d’un danger... Pour couvrir le bruit causé par l’homme, ils sont obligés de chanter plus fort ou plus souvent, et cela les fatigue. À l’inverse, le silence relatif devrait aider ces animaux à se porter mieux et à se reproduire plus facilement. La survie des jeunes oiseaux devrait être meilleure.

En ville, les pelouses non tondues fleurissent et permettent aux bourdons, aux abeilles et aux papillons de butiner.

Canards, renards, sangliers, et même parfois des daims s’approprient les centres-villes en France, quand dans d’autres métropoles du monde où les habitants ont pu croiser dindes sauvages, pumas, caïmans, ou encore des chèvres.
S’agit-il d’un retour des animaux en ville ou plutôt d’une réappropriation de l’espace ? Selon Bruno David, paléontologue et biologiste, président du Muséum National d’Histoire Naturelle : "Il faut savoir qu’en ville toute une faune est présente. Il y a des fouines, des hérissons, des renards et des chauves-souris. C’est une faune très discrète parce qu’il y a une présence humaine très forte. A l’occasion du confinement, les humains étant moins présents, cette faune est moins stressée et elle réoccupe donc des espaces et des périodes de temps qui étaient non disponibles avant. […] Les animaux sont à la recherche de nourriture. Ils s’aventurent plus profondément dans les villes parce qu’ils ne sont plus nourris. Ils ont moins de nourriture disponible, moins de détritus. Ils viennent donc pour chercher à se nourrir."

À la campagne, le crapaud commun et la salamandre tachetée qui se font écraser régulièrement en traversant la route, sont protégés par la baisse de la circulation automobile.

En bord de mer, les mouettes mélanocéphales, qui nichent sur des bancs de sables de la Loire, ne sont pas dérangées par les chiens, promeneurs, quads ou canoë.
Pendant que les Marseillais restaient à la maison, les dauphins et thons, puffins, fous de bassan et hérons cendrés sortaient, et des oiseaux marins se posaient à des endroits où ils avaient encore jamais été aperçus. De même, les dauphins réapparaissent plus près des côtes, notamment en Corse.

Dans le parc des Calanques les gardes ont pu notamment apercevoir sur terre un renard roux, un monticole bleu, des escargots typiques des Calanques, et en mer le 2e plus grand animal au monde : un rorqual. Je vous laisse découvrir les images et vidéos mises tous les jours sur le Twitter ou le Facebook du parc.

II / Les revers du confinement sur l’environnement
Un aspect négatif du confinement est en revanche son impact sur notre consommation d’écrans : tous connectés pour travailler, étudier ou passer le temps, le trafic Internet a augmenté de 70 % en Italie et de 50 % en France pendant le confinement.
Un trafic qui pèse sur l’environnement : le seul visionnage de vidéos en ligne représente en temps normal 1 % de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre mondiales. De même, les achats en ligne explosent, avec un impact non négligeable sur les transports, les emballages et un effet délétère sur les conditions de travail des employés de plate formes de vente.
Derrière l’envoi d’un mail, il y a une logistique importante : depuis notre ordinateur, le mail passe par des câbles du fournisseur d’accès, transite par des data center, ces centres qui réceptionnent, stockent, et retransmettent le message. Il fait ensuite le tour du monde jusqu’à l’ordinateur de notre correspondant, sans compter l’électricité pour alimenter le tout.

Savez-vous quelle quantité d’énergie consomme l’envoi d’un mail ? Avec une pièce jointe, c’est l’équivalent d’une ampoule basse consommation allumée une heure (24 Wh selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), sans pièce jointe, c’est cinq fois moins (5 Wh). Pensez à trier régulièrement vos mails : supprimer les mails inutiles, les mails envoyés et pensez à vider la poubelle !
Pour vos recherches sur Internet, certains moteurs de recherche se présentent comme plus écologiques en reversant une partie de leurs revenus pour des projets sociaux et/ou environnementaux (Ecosia ou Lilo par exemple). Enregistrez les sites que vous consultez le plus souvent en "favoris" économise de l’énergie !

Concernant les animaux, certaines espèces, devenues dépendantes des humains, se trouvent fort dépourvues. C’est le cas notamment des singes, en Thaïlande, qui se sont battus dans les rues la semaine dernière. Ce comportement inhabituel pourrait être lié au fait qu’ils reçoivent moins de nourriture de la part des touristes, absents à cause de la pandémie de Covid-19. En Europe, pigeons, rats, écureuils ou corneilles, qui se nourrissent des restes alimentaires humains, pourraient aussi être affectés. 

Attention aussi à nos déchets ! De nombreuses personnes jettent gants et masques par terre, alors qu’ils sont peut-être contaminés par le virus. Ces déchets doivent être jetés avec précaution dans des poubelles (retrouvez les conseils ici)
On constate aussi de nombreux dépôts de déchets dans les rues. Les déchetteries de l’agglomération ont réouvert la semaine dernière. Toutes les infos ici.

III/ Conséquences à long terme
Le confinement va-t-il entraîner une véritable reconquête des animaux des territoires, ou signifie-t-il que la nature « reprend ses droits » ?
Selon Bruno David, « une fois qu’on va sortir du confinement, les animaux vont reprendre leur place assez naturellement. » C’est aussi le point de vue de Samuel Challéat, chercheur au CNRS : « Il ne faut pas s’attendre, par exemple, à ce que les espèces qui avaient fini par quitter les villes y reviennent subitement. Ni que ces quelques semaines de confinement se traduisent par un bond extraordinaire de la vie sauvage, en population ou en diversité des espèces ». Trop court et superficiel, ce ralentissement momentané ne devrait avoir que peu d’incidence sur l’autre crise majeure en cours, celle de l’effondrement de la biodiversité.

Le bénéfice pour l’environnement est ponctuel, en lien avec confinement, le risque est que la pollution reparte de plus belle à la hausse avec la reprise de l’activité.

Romain Julliard craint « un retour de bâton » : « Avec le confinement, les gens s’aperçoivent des efforts à consentir pour baisser drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et les pollutions. Il se peut qu’ils préfèrent foncer dans le mur plutôt que remettre en cause leurs modes de vie de manière aussi importante. » 
Différentes organisations écologiques ont ainsi souligné la nécessité que les plans de relance de l’économie soutiennent les entreprises et industries non polluantes ou choisissant d’être plus respectueux de l’environnement.
Un groupe de députés français essaie d’éviter le piège de la relance à tout prix : Matthieu Orphelin (député ex-La République en marche) est à l’initiative d’un « Grand plan de transformation de notre société en faveur du climat, de la biodiversité, de la solidarité et de la justice sociale ».

Pour illustrer ou compléter cette réflexion, quelques vidéos
Reportage à Venise

Cougar, chèvres, dauphin... ces animaux qui investissent les centres-villes durant le confinement

L’impact du coronavirus sur les animaux sauvages à travers le monde

Bonne journée !
Prenez bien soin de vous et de vos proches !
#restezàlamaison
Mme Debatty


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