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Si la carte d’identité de Simone Veil avait pu parler...
Article mis en ligne le 23 janvier 2021

par Orianne Debatty

Mme Ranger avait proposé aux élèves d’imaginer ce qu’avait pu ressentir la carte d’identité de Simone Veil le jour de son arrestation, après que nous leur ayons montré de faux papiers de l’époque.
Voici quelques extraits de leurs textes.

Simone Veil

Écriture à trois voix

Je suis dans la poche de Simone Veil. Je suis heureuse comme elle. Elle a eu son Bac, alors on va fêter ça. Je suis dans la poche d’une très belle robe, elle est douce comme sa main. Chaque fois qu’elle pense à moi, elle glisse sa main dans la poche où je suis censée être pour voir si j’y suis toujours. Il ne faut pas qu’elle me perde, je la protège, c’est ma mission ! Je suis sa seule chance de vivre encore en liberté ! [...]
Lina
[…] Je suis très fière ! Avec ses amis elle est en train de parler de choses et d’autres. Pourquoi ils s’arrêtent ? J’entends des voix inconnues… Elles demandent à me voir ? On a été pris ? Qu’est-ce que ? C’est la Gestapo ! On est coincé, il faut que je m’en aille vite ! Qui me prend ? Je suis dans les mains de la Gestapo ! Que faire ? J’ai oublié, je ne suis qu’un objet, je ne bouge pas, mince ! [...]
Ricardo
[…] Un allemand me prend d’un coup. Il m’observe, il a l’air de me juger. Puis il crie : « Elle est fausse ! ». Mince, il m’a démasquée ! Je me met vraiment à stresser. Que va faire Simone ? Que va-t-il faire d’elle ? Je me pose un tas de questions. L’allemand me garde avec lui. Il ne veut point discuter avec Simone, il sait que je suis fausse. […]
Lola
[…] Il a l’air d’être très fier de lui, je me demande s’il est content de voir des gens innocents être déportés pour travailler jusqu’à la mort dans des camps […]
Ricardo
[...] L’allemand nous conduit à cet hôtel, je crois qu’on le nomme l’Hôtel Escelsior. C’est là que la Gestapo mène les interrogatoires des personnes interpellées. Quand c’est le tour de Simone, je me sens vraiment mal. Je l’entends répéter que son nom est celui inscrit sur moi. Elle a la voix qui tremble quand elle parle, comme si elle pleurait. [...]
Lola
[…] L’allemand dit à Simone qu’il y a un tas de fausses cartes d’identités, toutes avec la même signature que la mienne. […] Il me jette sur un tas de fausses cartes d’identités. A ce moment-là, je comprends que je ne sers à rien, je ne peux plus protéger Simone.
Lina
[…] Je me sens coupable d’exister, je me répète sans cesse que c’est de ma faute si Simone en est arrivée là. […]
Lola
[…] Je me sens mal à l’aise. J’espère que Simone va bien et qu’elle ne sera pas déportée.
Je ne suis qu’une carte d’identité, une carte qui sans le faire exprès, a mis en danger une vie...
Ricardo

Hôtel Excelsior, Nice, 1940

Une version bien différente

Je suis dans la poche de ma propriétaire, comme tous les jours, mais aujourd’hui j’avais un pressentiment. A un moment, je sens la main de Simone, une main inquiète, je pouvais le ressentir juste au toucher de sa main. J’ai tout de suite compris qu’il se passait quelque chose ! En une seconde je ne suis plus dans sa main mais dans celle de quelqu’un d’autre, une main dans laquelle je n’aurais pas du arriver. Une main qui fait frissonner tout ce qu’elle touche…
C’est là que j’ai compris que c’était la fin : j’ai échoué, je ne suis plus rien, je ne sers plus à rien… Le seul mot qui me définit, c’est « rien ». Je ne sentirai plus ses mains remplies de joie. Tous les moments que j’ai passés à la protéger ne seront plus que des souvenirs qui s’effaceront au cours du temps.
De tous les sentiments que je ressens, c’est la tristesse d’avoir échoué qui s’impose. Puis, je m’envole dans les airs et j’atterris sur une pile de cartes comme moi, toutes tristes d’avoir failli dans notre mission.
C’est la fin de tout, la fin de notre existence…

Mariam

Cet exercice a permis aux élèves de bien comprendre le travail qu’ils vont maintenant devoir réaliser sur l’objet de leur choix.


« La véritable éducation, c’est d’apprendre comment penser, et non pas quoi penser » - Jiddu Krishnamurti
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